Les tests d’hypothèses économétriques
Note
On dit qu’il est BLUE
(Best Linear Unbiased Estimator)
Néanmoins il est sensible aux observations extrêmes
Ces hypothèses concernent les termes d’erreurs ( \(\varepsilon\) ):
Normalité des résidus: \(\varepsilon \leadsto N(0,\sigma_{\varepsilon}^2)\)
Espérance nulle: \(E(\varepsilon_{i})=0\)
Homoscédasticité: \(V(\varepsilon_{i})=\sigma^2=\text{constante}\)
Indépendance sérielle: \(Cov(\varepsilon_{i},\varepsilon_{j})=0,\quad \forall i\neq j\)
(Absence de corrélation entre les résidus)
Orthogonalité des résidus (ou exogénéité): \(Cov(x_{i},\varepsilon_{i})=0\)
On distingue les propriétés sur petits échantillons et grands échantillons. Les propriétés sur petits échantillons:
L’estimateur est sans biais si \(E(\hat{\beta})=\beta\).
L’estimateur est à variance minimale si \(Var(\hat{\beta}) \leq Var(\tilde{\beta})\)
avec \(\tilde{\beta}\) un autre estimateur sans biais de \(\beta\).
L’estimateur est efficace s’il remplit ces deux propriétés
Sur grands échantillons:
L’estimateur est convergent si la variance de \(\beta\) tend vers 0 quand N tend vers l’infini:
\(\lim_{N \to \infty} Var(\beta)=0\)
Propriété / Hypothèse | Problème si non respectée | Test(s) associé(s) | Méthode(s) de correction |
---|---|---|---|
Absence de biais (orthogonalité) | Biais dans les estimations ; non-convergence | — | Instrumentation (variables instrumentales) |
Efficience (sphéricité des erreurs) | Estimation non efficace (mais pas de biais) | - Homoscédasticité : tests de Breusch–Pagan, White- Absence d’autocorrélation sérielle : tests de Durbin–Watson, Breusch–Godfrey | - Correction de White (robust std. errors)- HAC (Newey–West) |
En vérifiant que les erreurs respectent les hypothèses des MCO et que l’estimateur est efficace (BLUE).
En particulier, les tests se concentrent sur cinq hypothèses :
Hypothèse | Test(s) associé(s) | Traité ? |
---|---|---|
H1 : Normalité | Test de Bera–Jarque | ✓ |
H3 : Homoscédasticité | Test de Goldfeld–Quandt | |
Test de Breusch–Pagan | ✓ | |
Test de White | ✓ | |
H4 : Indépendance sérielle | Test de Durbin–Watson | ✓ |
Test de Breusch–Godfrey | ✓ |
La normalité des écarts aléatoires est utile pour mettre en œuvre les tests de sphéricité.
Le test utilisé est celui de Bera–Jarque.
Ce test repose sur deux indicateurs :
La statistique BJ calculée est :
BJ = N [ η² / 6 + (υ – 3)² / 24 ] → suit une loi χ²(2)
Hypothèses testées :
Règle de décision :
Si BJ > χ²(2)₍th₎ (≈ 6 au seuil de 5 %),
⇒ on rejette H₀.
Pour administrer le test via l’interface graphique :
Tip
Remarque : la procédure est identique pour les autres tests de sphéricité,
à l’exception de l’étape 3.
L’homoscédasticité suppose que la variance est constante : \(Var(εᵢ) = σ²\).
L’hétéroscédasticité apparaît généralement lorsque la taille des erreurs est proportionnelle aux valeurs prises par une variable explicative.
Si cette hypothèse n’est pas respectée :
Tests pour vérifier cette hypothèse :
Logique : vérifier si la variance des résidus dépend des variables explicatives.
Modèle estimé :
Hypothèses :
Tip
Remarque : la variance des erreurs est approximée par les résidus au carré : \(Var(εᵢ) ≈ ε̂ᵢ²\).
Estimer le modèle par MCO.
Calculer les résidus au carré : \(ε̂ᵢ²\).
Régression de test :
\(ε̂ᵢ² = θ₀ + θ₁ Xᵢ + θ₂ Zᵢ + ωᵢ.\)
Examiner le pouvoir explicatif via le R² de cette équation :
Note
Intuition : sous homoscédasticité, R² → 0, donc X et Z n’expliquent pas la variance des résidus.
Même logique et démarche que Breusch–Pagan, mais avec une représentation plus flexible de l’hétéroscédasticité.
Hypothèses :
Équation de test : \(ε̂ᵢ² = θ₀ + θ₁ Xᵢ + θ₂ Zᵢ + θ₃ Xᵢ² + θ₄ Xᵢ Zᵢ + θ₅ Zᵢ² + ωᵢ.\)
L’indépendance sérielle est nécessaire pour garantir que l’estimateur des MCO soit efficace (variance minimale).
Indépendance sérielle = absence d’autocorrélation des erreurs:
\(Cov(εₜ, εₛ) = 0, ∀ t ≠ s\)
Ce problème concerne surtout les séries temporelles.
Tests usuels :
Il faut une constante dans le modèle.
Le nombre d’observations doit être supérieur à 15.
La variable expliquée retardée ne doit pas être introduite dans le modèle.
Pas de données manquantes.
On ne peut tester que l’autocorrélation issue d’un processus AR(1) :
\(εₜ = ρ εₜ₋₁ + υₜ.\)
\(H₀ : Yₜ = β₀ + β₁ Xₜ + β₂ Zₜ + εₜ\)
\(H₁ : Yₜ = β₀ + β₁ Xₜ + β₂ Zₜ + εₜ\)
avec \(εₜ = ρ εₜ₋₁ + υₜ.\)
Sous H₁, l’écart aléatoire est corrélé dans le temps.
Statistique de Durbin–Watson :
\(DW = Σₜ₌₂ᵀ (ε̂ₜ – ε̂ₜ₋₁)² / Σₜ₌₁ᵀ ε̂ₜ² ≈ 2 (1 – ρ̂)\)
Cette statistique est directement fournie par EViews dans le tableau de régression.
Lecture :
Zone | Interprétation |
---|---|
[0, D_L] | Rejet H₀ : autocorrélation positive |
(D_L, D_U) | Zone d’incertitude |
[D_U, 2] | Acceptation H₀ |
[2, 4 – D_U] | Acceptation H₀ |
(4 – D_U, 4 – D_L) | Zone d’incertitude |
[4 – D_L, 4] | Rejet H₀ : autocorrélation négative |
Breusch et Godfrey ont développé un test de maximum de vraisemblance plus flexible :
Exemple d’un processus d’ordre 2 :
Équation de test : \(ε̂ₜ = ρ₁ ε̂ₜ₋₁ + ρ₂ ε̂ₜ₋₂ + θ₁ Xₜ + θ₂ Zₜ + ωₜ.\)
Statistique : \(BG = T × R²\) → suit une loi \(χ²(t)\), où t est l’ordre du processus autorégressif (ici 2).
Règle de décision :
Rejeter \(H₀\) si \(BG ≥ χ²_th\).
Procédure sous EViews :
Les tests de sphéricité permettent de vérifier si les résidus sont :
Dans les deux cas, il faut appliquer une correction pour améliorer l’efficience de l’estimateur.
(Il existe de nombreuses méthodes, selon le type de problème rencontré.)
Sous EViews (cf. Araujo et al., 2007) :
\(log(Pass_i) =\beta_0 + \beta_1 Fatal_Passagers_i + \beta_2 NonFatal_Passagers_i + \beta_3 Low_cost_i \ + \beta_4 Public_i + \beta_5 Inter_i + \beta_6 Age_i + \beta_7 Trafic_nat_i + \beta_8 Trafic_dest_i +\varepsilon_i\)
· Qu’est-ce que l’homoscédasticité et quel problème induit son non-respect pour les MCO ?
Homoscédasticité = la variance de l’erreur est constante pour toutes les valeurs des régressseurs :
\(\mathrm{Var}(u_i\mid X)=\sigma^2\) pour tout \(i\).
Si cette hypothèse est violée (hétéroscédasticité) :
Les estimateurs MCO \(\hat\beta\) restent sans biais et consistants si \(E[u\mid X]=0\) tient, mais ils ne sont plus efficaces (plus BLUE) : il existe de meilleurs estimateurs (GLS/WLS).
Les écarts-types MCO “classiques” sont faussés ⇒ tests t/F et IC peuvent être trompeurs (trop optimistes ou trop prudents).
Conséquence pratique majeure : mauvaise inférence.
Que faire ?
· A l’aide des tests de Goldfeld et Quandt, de Breusch-Pagan-Koenker et de White, que peut-on conclure quant à l’homoscédasticité du terme d’erreurs ?
· En fonction des résultats des divers tests, proposez une correction le cas échéant.
· Vos conclusions quant à l’effet des accidents mortels et non mortels sont-elles modifiées ?
Econométrie - L3